Le petit bureau était plongé dans la pénombre. A la seule lueur d'une chandelle, l'Intendant de la Compagnie de Bois Argenté terminait la rédaction d'ordres destinés aux artisans travaillant pour lui. Songeur, il reposa la plume d'oie sur le côté du parchemin en cours d'écriture pour s'enfoncer confortablement dans le large fauteuil de cuir. Ses pensées dérivèrent, de ces quelques instructions aux derniers événements qui avaient agité à la fois la Compagnie et sa propre existences. Événements dont il était, pour la plupart, le principal responsable.
La porte du bureau s'ouvrit en silence, livrant le passage à une silhouette dissimulée sous une longue cape. Le nouveau venu referma la porte derrière lui, avant d'abaisser sa capuche. Une longue crinière d'un blond vénitien encadrait un visage aux traits durs, où brillaient deux prunelles émeraudes. L'homme inclina légèrement la tête en guise de salut à l'attention de son Seigneur.
Etanhiael haussa les sourcils, surpris tant par l'entrée inopinée de l'homme à cette heure si avancée de la nuit que par la légèreté du salut qui lui était adressé.
Pour toute réponse, son interlocuteur écarta quelque peu un pan de sa cape, révélant le fourreau de cuir qu'il portait au côté et dont dépassait la garde d'une épée longue soigneusement ouvragée.
Etanhiael poussa un long soupir.
L'Intendant hocha la tête gravement. Cela faisait longtemps qu'il redoutait cet instant. Et longtemps aussi qu'il était allé trop loin pour pouvoir revenir en arrière. Si seulement il avait eu le temps d'obtenir ce pourquoi il avait renoncé à une vie d'honneur et de loyauté.
Etanhiael poussa un soupir résigné, observant son bourreau avec attention.
Etanhiael se redressa pour attraper une feuille de parchemin, attrapant sa plume qu'il trempa dans l'encrier. C'est d'une main assurée qu'il entama la rédaction de cette lettre d'adieu destinée à sa chère Aerynn tandis que la Lame l'observait d'un regard où se mêlaient étrangement détermination, froideur et compassion. Étrangement, les mots lui venaient avec une facilité des plus déconcertantes. Étais-ce l'approche d'une mort inéluctable qui lui donnaient à la fois tant d'inspiration sur ses derniers mots adressés à sa fille, et tant de lucidité sur sa vie passée, notamment les deux dernières années ? Peut être. Il eut vite achevé la lettre, qu'il roula soigneusement. Il chauffa son bloc de cire à sceau à la chaleur de la chandelle avant de sceller le parchemin. Enfin, il appuya sa bague contre le cachet de cire encore chaud.
Ses yeux bleu-vert se portèrent sur son bourreau, à qui il adressa un sourire résigné. Il retira son anneau sigillaire, qu'il posa à côté de la missive.
Son interlocuteur hocha la tête en signe de dénégation, avant de se lever. Il s'avança vers le centre de la pièce, où il s'agenouilla. Il inclina la tête et ses yeux se fermèrent, tandis que ses pensées se tournaient vers son épouse, qu'il allait enfin rejoindre. Lui qui avait tant œuvré pour qu'elle lui revienne, l'ironie du sort faisait que ses agissements le poussait au contraire à la rejoindre, elle. Un vague sourire se dessina sur ses traits.
Le bourreau s'avança dans la pièce pour se porter derrière le doyen de la Compagnie de Bois Argenté. Un léger frottement se fit étendre, la lame sortant de son fourreau. La pointe de l'épée se posa sur la nuque de l'Intendant, droite. L'homme se redressa, gardant la tête baissée.
La lame s'enfonça en un éclair, mettant aussitôt fin à la vie de Ser Etanhiael Blanchétoile, Intendant de la Compagnie de Bois Argenté et Seigneur de la Maison Blanchétoile.
Le bourreau retira la lame, inclinant la tête à l'intention du mort. Dernier signe de respect à un homme qu'il avait loyalement servi durant plus d'une décennie. Puis il quitta la pièce, aussi silencieusement qu'il y était entré. Il laissait la lettre et l'anneau sur le bureau : Dren les trouverait au matin, en même temps que le corps. Il saurait assurément quoi en faire...
La porte du bureau s'ouvrit en silence, livrant le passage à une silhouette dissimulée sous une longue cape. Le nouveau venu referma la porte derrière lui, avant d'abaisser sa capuche. Une longue crinière d'un blond vénitien encadrait un visage aux traits durs, où brillaient deux prunelles émeraudes. L'homme inclina légèrement la tête en guise de salut à l'attention de son Seigneur.
Etanhiael haussa les sourcils, surpris tant par l'entrée inopinée de l'homme à cette heure si avancée de la nuit que par la légèreté du salut qui lui était adressé.
- « Que venez vous faire ici, et surtout si tard ? »
Pour toute réponse, son interlocuteur écarta quelque peu un pan de sa cape, révélant le fourreau de cuir qu'il portait au côté et dont dépassait la garde d'une épée longue soigneusement ouvragée.
- « Je n'ai point l'habitude de vous voir armé, mon ami. Que dois-je en conclure ?
- Que l'heure est venue, Ser.
- L'heure... »
Etanhiael poussa un long soupir.
- « Je vois. Ainsi ais-je été jugé.
- Oui, Ser. Vos actions récentes sont indignes d'un Seigneur de la Maison Blanchétoile.
- J'ignorais que vous apparteniez aux Lames. Et moi qui vous avait de tous temps pris pour un simple forestier...
- Telle est notre voie, Ser. Notre existence doit rester secrète, mais aux yeux de membres du Conseil tels que vous. »
L'Intendant hocha la tête gravement. Cela faisait longtemps qu'il redoutait cet instant. Et longtemps aussi qu'il était allé trop loin pour pouvoir revenir en arrière. Si seulement il avait eu le temps d'obtenir ce pourquoi il avait renoncé à une vie d'honneur et de loyauté.
- « Je ne le sais que trop, mon ami. Je crains de m'être égaré sur une voie bien tortueuse afin d'arriver à mes fins. Pourtant, jamais je n'ai trahi notre Maison et je n'ai œuvré que pour la sauvegarde de ses membres.
- Il ne m'appartient pas de juger vos actes, Ser. Ceux là l'ont déjà été. Je ne suis qu'une lame, venue rendre justice. »
Etanhiael poussa un soupir résigné, observant son bourreau avec attention.
- « Me permettez vous de rédiger une lettre à l'intention de ma fille ? Je souhaiterai lui dire adieu.
- Je vous en prie, Ser. Prenez votre temps. Pour cela, où pour vous préparer au passage.
Merci, mon ami. »
Etanhiael se redressa pour attraper une feuille de parchemin, attrapant sa plume qu'il trempa dans l'encrier. C'est d'une main assurée qu'il entama la rédaction de cette lettre d'adieu destinée à sa chère Aerynn tandis que la Lame l'observait d'un regard où se mêlaient étrangement détermination, froideur et compassion. Étrangement, les mots lui venaient avec une facilité des plus déconcertantes. Étais-ce l'approche d'une mort inéluctable qui lui donnaient à la fois tant d'inspiration sur ses derniers mots adressés à sa fille, et tant de lucidité sur sa vie passée, notamment les deux dernières années ? Peut être. Il eut vite achevé la lettre, qu'il roula soigneusement. Il chauffa son bloc de cire à sceau à la chaleur de la chandelle avant de sceller le parchemin. Enfin, il appuya sa bague contre le cachet de cire encore chaud.
Ses yeux bleu-vert se portèrent sur son bourreau, à qui il adressa un sourire résigné. Il retira son anneau sigillaire, qu'il posa à côté de la missive.
- « Je souhaite que ceci soit remis à ma fille. Après.
- Bien, Ser. Il en sera fait selon vos souhaits. Rien pour... votre fils ? »
Son interlocuteur hocha la tête en signe de dénégation, avant de se lever. Il s'avança vers le centre de la pièce, où il s'agenouilla. Il inclina la tête et ses yeux se fermèrent, tandis que ses pensées se tournaient vers son épouse, qu'il allait enfin rejoindre. Lui qui avait tant œuvré pour qu'elle lui revienne, l'ironie du sort faisait que ses agissements le poussait au contraire à la rejoindre, elle. Un vague sourire se dessina sur ses traits.
Le bourreau s'avança dans la pièce pour se porter derrière le doyen de la Compagnie de Bois Argenté. Un léger frottement se fit étendre, la lame sortant de son fourreau. La pointe de l'épée se posa sur la nuque de l'Intendant, droite. L'homme se redressa, gardant la tête baissée.
- « Je suis prêt. »
La lame s'enfonça en un éclair, mettant aussitôt fin à la vie de Ser Etanhiael Blanchétoile, Intendant de la Compagnie de Bois Argenté et Seigneur de la Maison Blanchétoile.
Le bourreau retira la lame, inclinant la tête à l'intention du mort. Dernier signe de respect à un homme qu'il avait loyalement servi durant plus d'une décennie. Puis il quitta la pièce, aussi silencieusement qu'il y était entré. Il laissait la lettre et l'anneau sur le bureau : Dren les trouverait au matin, en même temps que le corps. Il saurait assurément quoi en faire...